Pleins feux sur le matériau bois ignifugé

Nous savons tous que le bois est un matériau combustible, c’est-à-dire, qu’il propage et entretient le feu. Toutefois, ses caractéristiques font que c’est un matériau adapté à la construction. En effet, les structures en bois sont relativement stables au feu. Attaquées par les flammes, le bois se consume lentement conservant ainsi ses propriétés mécaniques, et, selon la taille de ses sections, il les conserve plus longtemps que d’autres matériaux.

Comment maîtriser les risques de combustion et de destruction du bois ?

–          En rompant le triangle du feu*
–          Ou en éloignant le bois du risque incendie
–          Ou en ignifugeant le bois

L’ignifugation du bois, c’est le traitement du bois pour améliorer sa tenue au feu. L’alun (sulfate d’aluminium et de potassium) était utilisé par les égyptiens, les grecs puis les romains pour ignifuger le bois.
Depuis, les techniques visant à limiter, retarder, voire supprimer l’inflammabilité du bois n’ont cessé d’évoluer. Ces techniques consistent à traiter le matériau pour le rendre plus difficilement inflammable ou même non inflammable. On intervient alors soit sur l’absorption des calories, ou en diminuant la quantité d’oxygène. Ceci ayant pour conséquence de retarder ou d’empêcher la combustion du bois.

Méthodes d’ignifugation du bois :

–          L’ignifugation en profondeur : cela consiste à déposer des produits ignifuges dans le bois.
Afin de faire pénétrer le plus de produit dans le bois, les méthodes principalement utilisées sont : le trempage ou l’injection.

  • Dans le cas du trempage, la pénétration du produit est très limitée (quelques millimètres). La durée du traitement varie de quelques minutes à quelques heures. En fonction de son essence, de son hygrométrie… les résultats sont très variés.
  • Dans le cas de l’injection, on utilise un autoclave pour injecter en profondeur. En fonction de l’essence, les résultats varieront entre quelques mm et jusqu’à la masse du bois pour du pin par exemple.

Pour ces deux méthodes, les ignifuges utilisés sont organiques ou minéraux.

  • Les ignifugent organiques sont des produits qui en brûlant dégagent des gaz inertes (diminuent la proportion d’oxygène dans l’air) ou forment une couche type « mousse ou croute » riche en carbone et donc longue à bruler, très isolante thermiquement et ayant une grande résistance au passage de l’air.
  • Les ignifuges minéraux sont essentiellement des sels solubles dans l’eau, qui se décomposent sous l’action de la chaleur en absorbant de l’énergie.

ATTENTION, ne pas effectuer d’usinage sur des bois ignifugés sous peine de mettre à nu le bois non traité si l’imprégnation n’est pas totale !!

–          L’ignifugation en application de surface : réalisées avec des peintures ou des vernis, on distingue deux types de produit :

  • Les produits étanches sont des polymères (vernis ou peinture) ayant une grande résistance à l’inflammabilité. Ils forment une barrière entre le bois et la flamme, mais n’empêchent pas l’élévation de la température qui va entrainer une dilation de l’air contenu dans le bois et donc l’apparition de bulles sous la couche de produit. S’il y a rupture de cette couche isolant le bois de la flamme, la protection disparait immédiatement.
  • Les produits intumescents vont brûler rapidement avant le bois en se dilatant jusqu’à former une protection du bois. Ces solutions ignifuges intumescentes et décoratives pour le bois, sous l’action de la chaleur, développent ainsi une couche isolante microporeuse appelée “meringue” qui :

• Améliore la réaction au feu
• Protège les supports des flammes,
• Limite la propagation de l’incendie et
• Retarde l’élévation de la température des matériaux.

*La réaction chimique de la combustion ne peut se produire que si l’on réunit trois éléments : un combustible, un comburant, une énergie d’activation en quantités suffisantes. C’est pourquoi on parle du « triangle du feu ».

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